Poèmes

Xlii - Sonnet

par Abraham de Vermeil

Puisque tu veux dompter les siècles tout-perdants
Par le rare portrait de ses grâces divines,
Frise de chrysoliths ses tempes ivoirines,
Fais de corail sa lèvre, et de perle ses dents;

Fais ses yeux de cristal, y plaçant au dedans
Un cercle de saphirs et d'émeraudes fines,
Puis musse * dans ces ronds les embûches mutines
De mille
Amours taillés sur deux rubis ardents ;

Fais d'albâtre son sein, sa joue de cinabre,

Son sourcil de jayet*, et tout son corps de marbre,

Son haleine de musc, ses paroles d'aimant;

Et si tu veux encor que le dedans égale

Au naïf du dehors, fais-lui un corps d'opale,

Et que pour mon regard il soit de diamant.



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top