Sonetto.
Ardo d'un dolce fuoco, e quest' ardore
Smorzar non cerco; anzi m'è caro tanto,
Che lieto in mezo de le fiamme io canto
Le vostre lodi e 'I sopran vostro honore;
E chieggio in guiderdone al mio
Signore
Che non mi dia cagion d'eterno pianto;
Ma d'un' istesso fuoco hoggi altrertanto
Vi porga si ch' ogn' hor n'avvampi il cuore.
Amor seco ogni ben mai sempre apporta,
Quando d'un par desio due
Petti invoglia:
Ma s'un ne lascia, è morte atroce e ria:
Siatemi dunque voi sicura scorta :
Svegliate homai questa gravosa spoglia,
Ch' à voi consacrera la penna mia.
Je brûle d'un doux feu et je ne veux pas même éteindre cette ardeur qui me réchauffe l'âme, si bien qu'étant heureux au beau milieu des flammes, je chante votre
gloire et votre honneur extrême.
Pour récompense alors je demande au
Seigneur
de m'épargner l'objet d'un éternel tourment
mais de vous procurer le feu le plus ardent
qui puisse, à chaque instant, vous brûler tout le cœur.
L'Amour n'apporte pas toujours le vrai bonheur
quand il est un égal désir entre deux cœurs ;
s'il lâche l'un des deux, c'est la mort la plus noire.
Soyez alors pour moi un guide secourable !
Rendez la vie à ma dépouille misérable, et je consacrerai ma plume à votre gloire !
Sonnet attribué à
Luigi
Alamanni ou à
Gabriel
Sy-méoni, comme le précédent.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012