Poèmes

Viii Sonnet

par Louise Labé

Louise Labé

Voyez,
Amans, voyez si la pitié

A mon secours or, à tort je reclame :

Du haut, ou bas, rien n'est, fors ma povre ame.

Qui n'ait goûté quelque fruit d'amitié.

Par quel destin, las! toute autre moitié
La mienne fuit suivant l'ingrate trace
De celle là, dont espérant la grâce,
Acqui je n'ay que toute inimitié?

O douce
Mort (à tous plus qu'à soy belle ')
A ta clarté ne sois ainsi rebelle,
Ains doucement la fais en toy mourir:

Si tu ne veus par façon rigoureuse
Sans aliment la rendre ténébreuse :
Car ja l'esteint qui la peut secourir.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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