Par une nuit calme et sereine
La cloche retentit douze fois
sous le regarde d'une lune pleine
Appelant les morts d'une douce voix.
A quelques mètres de là
De bons vivants faisant ripaille,
Loin de penser à leur trépas,
D'ivresse tressaillent.
Tandis que l'ami Sylvestre se retire sous les bravos,
Les morts-vivants se réveillent et sortent de leur tombeau
Et s'apprêtent à prendre leur revanche sur les vivants
Alors que ces derniers fêtent le Nouvel An.
Dans une chaleur moite et épaisse,
Dansants sous la lumière des lampions,
Se confondent à mourir d’allégresse,
Et s'enivrent de grandes sensations.
Alors, Surgissent les éternels absents
Prenants, d'assaut, les âmes de certains
A qui la fête n'a pas su donner son accent,
Qui, soudain se lèvent d'un mouvement incertiain,
Et cherchent leur liberté dans leur sang.
Dans la noirceur
De la vie,
Dans la douleur
De la nuit,
A présent sont vainqueurs
Les combattants de l'après-vie.
Christian Estevez
31/12/1989