Du matin au soir, brille, au dehors, une lumière qui n'a aucune idée qu'elle est lumière. Elle traverse le temps de mon existence, de son levé à son couché, éclairant mes jours à une vitesse si fulgurante qu'elle n'a pas conscience, un seul instant, qu'elle fait de ma vie un simple battement de paupière dans l'éternité de son existence à elle. Sa radiance me procure tout ce qui m'est nécessaire à l'éclosion, la maturité et le déclin naturel de la vie de mon être, le temps que moi, homme, j'appelle « une longue vie bien remplie ».
Que j'aimerais attraper cette lumière, l'arrêter dans sa course et la fixer à jamais dans mon monde, au cœur de ma vie ! Non pas pour la faire ma prisonnière - la faire uniquement mienne -, mais, simplement, pour qu'elle puisse prendre conscience de sa nature lumineuse et de l'essence d'élément le plus primordial à ma raison d'être, à l'assujettissement – tant nécessaire que volontaire – qu'est celui auquel j’enchaîne le don inné que j'ai reçu de ce furtif instant d'amour infini à ressentir et à donner.
Et alors, peut être aurais-je la chance qu'elle m'intègre en elle, faisant de moi une parcelle d'elle et de sa nature aux multiples infinités, afin que, à nouveau, poursuivant la course sans fin de son existence, celle-ci devienne également la mienne, et que, partout où nous passerons, quiconque nous verra vienne à s'exclamer : « Regardez ! Du matin au soir, brille, au dehors, une lumière qui n'a aucune idée qu' ILS SONT lumière ! ».
Christian Estevez
25 avril 2010, Essonne – France