Poèmes

Villanelle

par Charles Marie Rene Leconte de Lisle

Charles Leconte de Lisle

Une nuit noire, par un calme, sous l'Équateur.

Le Temps, l'Étendue et le Nombre
Sont tombés du noir firmament
Dans la mer immobile et sombre.

Suaire de silence et d'ombre,
La nuit efface absolument
Le Temps, l'Étendue et le Nombre.

Tel qu'un lourd et muet décombre,
L'Esprit plonge au vide dormant,
Dans la mer immobile et sombre.

En lui-même, avec lui, tout sombre,
Souvenir, rêve, sentiment,
Le Temps, l'Étendue et le Nombre,
Dans la mer immobile et sombre.

Extrait de: 
Poèmes tragiques (1895)



Poème publié et mis à jour le: 13 July 2017

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