Vien Somme vien, ton pouvoir n'est aux deux, Rien n'y sommeille, et de l'humeur sorcière De ton pavot, arrose ma paupière, Mon front, mon poil, mes temples, et mes yeux :
Charme le mal d'un charme oblivieux
Qui me travaille, et fait que plus n'espère Mon pauvre cœur, qui souspirant s'altère Et qui n'eut onc faveur d'espérer mieux.
Vien donc à moy, et du vent de tes aelles Evente un peu les angoisses cruelles Qui sans pitié me minent jusqu'à l'os :
Et tous les ans, si tu m'es favorable, Ce mesme jour j'espandray sur la table De ton autel, du miel et des pavots.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012