Soleil velours poème de Jean-Michel Bollet
Poèmes

Soleil velours

par Jean-Michel Bollet

Quel douloureux coucher nous avons eu ce soir :
Dans les futaies, cinglait le vent du désespoir
Arrachant vertement les cent feuilles fanées
Aux branches biscornues, fatiguées, condamnées

Alors qu’elles faisaient plus tôt la course aux toits
Et défiaient le ciel où chantait l’astre-roi
Brillant de mille feux, radieux et splendide,
Eclairant à l’envi la rue nette et candide.

Ô, désolation, car ce que nous voyons
Est un cercle anonyme, une roue sans rayons
Tournant dans l’horizon inquiet pour sa ligne
Attaquée – croit-il - par une tumeur maligne.

La terre épuisée craint pour son ventre et ses reins
Ne distillant plus rien des eaux de sel marin
Et ses enfants perdus, pauvres, grêles et blêmes
Se confrontent sans cesse aux épineux problèmes

Des champs couverts d’acide acétique et de graisse
Sur lesquels tremblent le palais, la forteresse ;

Tempêtes jamais vues des glandes lacrymales
Venues des yeux des cieux, accourez en rafales,

Lavez-nous ce globe glauque et brisez sa coque
Pour extraire le ver et le staphylocoque
A satelliser loin dans les immensités

Et laissez campagnes, mers, montagnes, cités
Revoir un soleil blanc, jaune ou rouge velours
Faisant gicler son jus sur la robe des jours.

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