Le soir mystérieux penché sur l'eau pâlie
Reflète au ciel nacré le rêve bleu de l'eau
Et s'attriste de l'ombre mauve d'un halo
Où flotte la tiédeur d'une mélancolie.
Un dernier rayon court, âme du soleil mort ;
L'image des joncs flotte en chevelures floches ;
Et loin, très loin, on ne sait d'où, ces voix de cloches,
Angélus blonds sur le ciel fauve et le lac d'or...
L'étoile des amants paraît, tremble, s'élève,
Et j'écoute, dans la quiétude du soir,
De mon coeur apaisé, comme d'un clocher noir,
Carillonner les cloches grises de mon rêve.
Extrait de:
La Maison des Glycines, (1905) Poème publié et mis à jour le: 14 February 2023