Résiste à l’illusion.
Elle avance masquée, tissant obstinément
Avec résolution et dangereusement
Sa toile aranéide internet et futile !
Collectant le désordre sur tablettes tactiles,
Prétendument amie, elle met en émoi
L’ado déstructuré en quête du Surmoi…
La voici, l’illusion, qui tranquille, à toute heure,
En tes sens alanguis installe sa demeure,
Infiltre ses réseaux... Les voici répandus
Sous des couverts sociaux simplement prétendus !
Sauras-tu de leurs ors abandonner le culte ?
Dix-huit ans ! Te voici au seuil du monde adulte...
Trop d’humains à ces jeux incertains s’abandonnent,
Esprits las, affaiblis qui sans lutter se donnent,
Cédant à la magie de valeurs infondées,
À l’asservissement qui vient les abonder !
Trop n’ont pas vu venir l’enjeu ni sa traîtrise :
La vague médiatique estompe la maîtrise
Que chacun pense avoir de ses choix, de sa vie,
Quand il est sous les leurres qui lui sont servis !
Le bonheur n’est pas là et sa conquête est rude :
L’atteindre nécessite efforts et rectitude !
Connais ses trompe-l’œil : amitiés éphémères,
Informations fumeuses et souvent mensongères…
Les écueils sont légion ! Masques et paravents,
Chaloupes démâtées bercées au gré des vents,
Illusions répandues, apparences trompeuses,
Certitudes faussées, sirènes enjôleuses
Appelant au confort des rivages faciles :
Ces faux-semblants créés pour te rendre docile
Uniront leurs efforts pour briser tes conquêtes
Obstruer ses chemins, les soumettre aux tempêtes !
Face à eux ? Ta fierté, la force de ton âge.
Et leurs aigres desseins iront à leur naufrage !
Des mots simples, groupés en ton champ lexical,
Orienteront ta vie en sa quête du Graal.
Des termes forts et vrais, si souvent oubliés
Qui gagneraient tant à être publiés :
Justice et amitié, prudence et tempérance,
Amour et don de soi, partage et tolérance !
Alors, du seuil atteint de tes dix-huit années
Prends-les, cultive-les, jamais abandonnés !
Lance-toi, crée, invente, imagine et espère,
Réfléchis et agis, prends marques et repères,
Résiste à l’illusion, contrôle tes envies,
Sois tout simplement toi, aie confiance en ta vie !
10 mars 2013
« Chemins d’ailleurs »
Au sujet de Jean Ciphan
A Propos
Je suis né en 1942. Pendant plus de soixante ans, j'ai savouré le bonheur d'écrire pour mon seul plaisir. Je pense le temps venu d'oser enfin publier !
1960.
Tombé tout jeune dans "la marmite des mots", je crois indispensable de garantir la pérennité de mon œuvre poétique en devenir par un nom de plume Jean Ciphan.
Je la rassemble en un cahier, celui de mes "Sentiers incertains" !
Toutefois, je conserve mon patronyme (Jean Yvon Chapin) pour signer "Les frères Letellier", mon premier essai littéraire...
1962.
Tout jeune enseignant, je rencontre Monsieur Guy des Cars et lui remets en main propre mon manuscrit. Le directeur de l’Académie du Maine me fait l'honneur de le considérer avec intérêt ; lecture faite, il me recommande « de l’étoffer pour en faire un roman ».
Le romancier parcourt également le recueil de mes textes poétiques ; il les apprécie et me conseille de faire parvenir mon cahier (vingt-neuf poèmes) à Monsieur Pierre Seghers, créateur de la collection "Poètes d’aujourd’hui".
J’y souscris bien volontiers et reçois en retour les « encouragements » du célèbre éditeur, sous pli recommandé !
1971.
Professeur de lettres dans un collège du Mans, j’entreprends l’écriture d’un nouveau roman, "Kermarzin". Toutefois, mes engagements professionnels, associatifs et familiaux prennent rapidement le pas sur mon violon d’Ingres !
1983/1997.
Devenu chef d'établissement, je dirige successivement les collèges de Mamers et de La Suze-sur-Sarthe.
2002.
Les mois, les années passent. Me voici aux Sables-d'Olonne, sur la côte de Lumière, de plain-pied dans le siècle nouveau : ma passion pour les mots est intacte !
Retraité, je dépoussière mes carnets et cahiers... Les protagonistes de "Kermarzin" y sont en léthargie... Ma soif d’écriture demeure. Avant de l’étancher, je décide de m’imprégner des lieux, des usages, des ambiances que mes héros auront à partager. J’y prendrai tout mon temps : ensuite seulement je les réveillerai !
2003.
Je suis victime d’un accident vasculaire cérébral. L’épreuve est lourde, difficile à surmonter. Le soutien inconditionnel de mon épouse, de ma tribu et de mes soignants me permet de franchir l’obstacle. Il me toutefois faudra plus de dix ans pour y parvenir !
2013.
Après le temps du recul nécessaire et pour témoigner, je rédige une plaquette susceptible d’aider les personnes victimes d’AVC et celles qui les entourent, "La tache d’encre bleu roi".
2016.
Au cours de l’été, j’entreprends l'écriture de "Mission Codlea". Le récit rapporte l’aventure humanitaire exceptionnelle et admirable que mon épouse, décédée en 2015, a initiée et conduite en Roumanie, auprès des orphelins de cinq maisons d'enfants, de 1990 à 2013.
2018.
Sous le titre "Oser dire", je rassemble et publie quelques-uns de mes poèmes et les fantaisies qui les accompagnent. (Les "Sentiers incertains" y ont pris toute leur place ! )
Deux romans sont achevés : les protagonistes de "Kermarzin" ont été réveillés et j’ai enfin suivi le conseil de Guy des Cars en étoffant "Les frères Letellier".
"La tache d’encre bleu roi" devrait également paraître prochainement..
Poème publié et mis à jour le: 19 August 2018