Poèmes

Sonnet à la Liberté

par Oscar Wilde

Oscar Wilde

Ce n’est point que j’aime les enfants, dont les
yeux mornes ne voient rien si ce n’est leur misère
sans noblesse, dont les esprits ne connaissent
rien, n’ont souci de rien connaître, mais parce que
le grondement de tes Démocraties,

tes Règnes de la Terreur, les grandes Anarchies,
reflètent pareils à la mer mes passions les plus
fougueuses, et donnent à ma rage un frère, — Liberté !
Pour cela uniquement, tes cris discordants

enchantent mon âme jusqu’en ses profondeurs,
sans cela tous les rois pourraient, au moyen du
knout ensanglanté et des traitreuses mitraillades,
dépouiller les nations de leurs droits inviolables,

que je resterais sans m’émouvoir. Et pourtant…
et pourtant, ces Christs, qui meurent sur les barricades,
Dieu sait si je suis avec eux sur certains
points.



Poème publié et mis à jour le: 20 June 2019

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top