Je ne suis pas ici
Pour dire l’orgueil d’un passé oublié
Ni pour chanter miraculeusement
Les sourates et les sutras des Saintes Ecritures
Je ne suis pas ici pour voir des mûres tombées
Dans la rivière et surnageant comme des feuilles mortes
Et je ne suis pas ici pour prier interminablement
Comme un sage pour me repentir
Du péché de banalité d’ignorance
Je suis ici pour baiser le front du ciel
Entre les deux yeux là où
L’étoile doit pétiller de beauté
Je suis ici pour parfumer ton âme
Et me sécher au pollen jaune soleil
Je suis encore ici pour nourrir tes poumons
Avec l’air du monde perdu
Eternellement lavé dans les fleuves de l’âme
Je suis le terreau de ton secret semé
Comme un grain de blé en automne
Attendant le printemps pour verdir les champs
Et l’été d’or pour se parer de coquelicots
Et les vers luisants dans les nuits courtes
Qui dansent des jeux érotiques
Attendant l’automne pour nourrir l’estomac saint
De l’enfant terrible
Qu’à perpétuité on nomme MOI
Le sarcophage de ton secret
Moi perdu... toi, concentré
Dans une formule dissoute pour
Répondre à leurs énigmes.