On ne ramasse plus les fruits
Les noisettes en porte à faux
Les pommes informes sont tristes
Les châtaignes en chaton
Les palmiers se déplument
Des heures en chaises longues
Serpenter nos sentiers
Un hélico sur la maison
Deux chevreuils courent dans les blés
Le décours d’un lit sans eau
Laboure la houle de terre
Changement de marée
Le vent se galenne
Le poisson inversé
Une buse en compote
Les papivoles en botte
Les souris-chaudes à la brisée
La douleur longe l’homme alangui
Les hauts sailmen emprisonnent
Les paysans phalanstères
Devant les arracheurs de taons
Dans les commandos de kaki
Des groupes électroneiges
Pays d’oléagineux
Le cœur sucré
De s’en aller
Qu’en insécurité
Où le fait accompli
Frime sur la toile à fripe
On loue-hanche les champs
Les intriguants de haute cour
Le bas matin pilorisé
L’ascenseur en épingle
Les églises à réglisse
Les chœurs de sa bâtisse
Voleur de palace
Fondant à la plage
Pays de parturition
Dans le fond des mangas
Fidèle caution
Pour la polyclinique
Parier sur Stock City
Un croisement de jeu de pistes
Grall monte à Paris
Helias encompassé
Le Men est en vieillesse
Houellebecq aux italiens
Cavafy n’est lu que dans les îles
Heureusement il y a Michaux
Mais qui pour gueuler ?
Le chômage est raboutée
Des foules arraisonnées
Du fond des sots métiers
Garagiste en solo
Les Alamans en dérision
Les Vikings Russes étranglent les vaches
Coup de prime
L’empoutrissement à brève échéance
Les pétroleurs ne reçoivent rien au change
Qui pour gueuler ?
Tout comme les autres
Sué sang et eaux sa dose
Pour finir coupeur de roses
A la maison de retraite.
Qui pour gueuler ?
Au sujet de Manougier Léo
A Propos
Léo Manougier a mené des études d’architecture, de droit et de sciences religieuses à Vannes, Paris et Londres, travaillé quelques temps en usine avant
d’entrer comme juriste dans une multinationale puis à l’université. Membre de l’Ouvroir de Droit Potentiel (Oudropo.com), un atelier de création juridico-littéraire s’appuyant sur des contraintes, Léo Manougier partage son temps entre son appartement de la gare du Nord et une maison forestière.
Poème publié et mis à jour le: 11 April 2021