Dieu comme autour de nous ce monde est assommant !
Chacun rit, parle, chante et pose et se manière.
Ainsi que des oiseaux enfuis de la volière,
Échappons-nous d’ici, tous deux, furtivement.
Nous gagnerons l’endroit solitaire et charmant
Où pousse l’herbe drue auprès de la rivière.
Quand nous aurons atteint la berge hospitalière,
Nous nous promènerons doucement, doucement.
Nous pourrons nous asseoir à l’ombre du vieux saule.
Là nous demeurerons épaule contre épaule,
À regarder, longtemps et longtemps, couler l’eau.
Nous ne nous dirons rien, nous rêverons ensemble,
Laissant nos yeux ravis errer sur le tableau ;
Et nous serons heureux, bien heureux que t’en semble ?
Poème publié et mis à jour le: 22 November 2022