On songe tristement, parfois, dans sa demeure,
Sans trop pouvoir au juste en dire la raison.
Cela dépend du temps qu’il fait, de la saison.
Cela dépend aussi du jour, aussi de l’heure.
Il neige, ma pensée en ce moment effleure
Des fantômes amis perdus à l’horizon.
Ils se sont envolés bien loin de la maison,
Emportant avec eux la joie antérieure.
Ils ont disparu tous, entraînés par le sort,
Quelques-uns dans l’oubli, les autres dans la mort.
Ô neige ! ô blanche neige ! il me plaît que tu tombes.
Verse, verse sur eux tes pleurs cristallisés,
Et jette ton linceul en plumes de colombes
Sur le sol où, jadis, leurs pieds se sont posés.
Poème publié et mis à jour le: 22 November 2022