Quand je vois un amant transi
Qui languit d'un amour extrême,
L'œil triste, et le visage blême,
Portant cent plis sur le sourcil ;
Quand je le vois plein de soucis,
Qui meurt d'Amour sans que l'on l'aime,
Je dis aussitôt en moi-même:
«
C'est un grand sot d'aimer ainsi. »
Il faut aimer, mais que la belle
Brûle pour qui brûle pour elle,
Ou bien c'est pure lâcheté.
L'Amour de l'Amour est extraite ;
La charge n'est jamais bien faite,
Qui penche toute d'un côté.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

