Poèmes

Psaume Iii

par Clément Marot

Argument du troisième
Psaume

David assailli d'une grosse armée s'étonne du commencement puis prend une si grande fiance en
Dieu qu'après l'avoir imploré il s'assure de la victoire.
Psaume propre pour un chef de guerre moins bien accompagné que son ennemi.

O
Seigneur, que de gens
A nuire diligents
Qui me troublent et grièvent!
Mon
Dieu, que d'ennemis
Qui aux champs se sont mis
Et contre moi s'élèvent!

Certes, plusieurs j'en voi
Qui vont disant de moi :

Sa force est abolie ;
Plus ne trouve en son
Dieu
Secours en aucun lieu ;
Mais c'est à eux folie.

Car tu es mon très seur
Bouclier et défenseur
Et ma gloire éprouvée,
C'est toi (à bref parler)
Lequel me faits aller
Haut, la tête levée.

J'ai crié de ma voix
Au
Seigneur maintes fois,
Lui faisant ma complainte,
Et ne m'a repoussé
Mais toujours exaucé
De sa montagne sainte.

Dont coucher m'en irai,

En sûrté dormirai

Sans crainte de mégarde ;

Puis me réveillerai

Et sans peur veillerai,
Ayant
Dieu pour ma garde.

Cent mil hommes de front
Craindre ne me feront,
Encor qu'ils l'entreprinssent
Et que (pour m'étonner)
Clore et environner

De tous côtés me vinssent.

Viens donc, déclare-toi
Pour moi, mon
Dieu, mon
Roi,
Qui de buffes renverses
Mes ennemis mordants,

Et qui leur romps les dents
En leurs bouches perverses.

C'est de toi (Dieu très haut)
De qui attendre faut
Vrai secours et défense;
Car sur ton peuple étends
Toujours en lieu et temps
Ta grand bénéficence.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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