Poèmes

Premières neiges

par Jean-Michel Bollet

Le jeune enfant lance une boule
Et son parent en fait autant ;
Le bonhomme neigeux s’éboule
A cause – qui sait - ? du beau temps.

Anoraks, bonnets, gros souliers
Sont des gladiateurs les armes
Rompus aux combats singuliers
Sur le tapis rempli de larmes.

Les uns mesurent leur vitesse
Couchés sur des luges de bois
Ou assis en serrant les fesses
En priant d’arriver en bas.

D’autres, hardis, chaussés de skis
Qu’ils manient avec belle adresse
Slaloment dans le blanc maquis
Entre les gens pleins d’allégresse.

Ah ! La saine agitation
De ces va-et-vient en désordre
Sur ce terrain d’attraction
Où l’on va dans la neige mordre.

On pousse, on tombe, on se relève,
On pleure, on rit, on crie, on joue
Et, bientôt vient la bonne sève,
Le bon sang qui monte à la joue.

Dans un décor carte postale
Des années trente, en noir et blanc,
La montagne et la neige pâle
Donnent un spectacle troublant.

Endormis, jaunes, rouges, verts
Qui naguère fanfaronnaient,
Le soleil colorie l’hiver
Avec le gris du sansonnet.

Les pieds s’enfoncent et croustillent
Dans les minuscules cristaux
Parsemés parfois de brindilles
Issus des défunts végétaux.

Où sont champs, prés, routes et toits
Que l’immaculé drap protège ?
Ils sont engourdis par le froid
Sous l’épaisse nappe de neige.

Le jour passe quand vient le soir
Accompagné par le silence
Nous tirant l’oreille pour voir
Les plumes blanches que Dieu lance.

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