Poèmes

Plus jamais pour toujours

par Jean-Michel Bollet

Je ne prononcerai plus jamais « pour toujours »
Quand je qualifierai l’amour
Identique à la maladie
Incrustée dans le corps et dans l’âme enlaidie
Par de puissants et longs tourments
Qui grignotent petit à petit en gourmands
La veine bleue au sang si rouge,
L’artère faisant le grand tour du cœur qui bouge,
Branlant devant le sentiment,
Se battant, résistant, nullement gentiment
Pour empêcher que sa chair fonde
Et que, liquéfié, l’un des reins le confonde
Avec l’eau sale du déchet
Arrivée après un trajet sans ricochet
Directement dans cette poche
Où s’entasse tout ce qu’il y a de plus moche
Et le cœur veut être en beauté
Pour que le sentiment se mette à son côté
Et cesse cette vaine lutte
Avec ce sensible muscle au son de la flûte
Joué par un malade aimant
Attiré par lui comme attiré par l’aimant
Faisant d’un captif son esclave
En référence à un volcan et à sa lave
Déferlant sur ses flancs brûlants
En emportant tous de l’amour les postulants.

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