à l’orée des cieux
à l’ajour de tes yeux
dans la paume des nuages
tout l’or du monde
le temps glane la mûre à rebours
dans le bourg le vent flâne
dans le transept d’une forêt solitaire
le visage de l’innocence pleure
loin de l’adour
ne te souviens plus de rien
ni des mains qui brûlent
ni des étoiles qui se consument
ni de la mémoire qu’on oublie dans le rêve du tombeau
ni de l’air criblé dans la fenêtre du tramway
ni du crucifix dans les bras de l'automate
ni du doigt coupé qui trace sur le mur un signe avec le sang de la mort
pille l’univers
jusqu’au dernier souffle des ténèbres
le fracas
derrière la porte entrouverte
sous les rafales de pluie
à toutes enjambées
puis le silence
la vapeur de l’horreur
là où le myosotis fleurit au fond du jardin
sur le treillis
où la vigne dépérit
avec le sourire de l’archange
là où le clocher ne sonne pas