Poèmes

Oeil de Cheval

par César Moro

Pied terni usure ruse le vent
Le silence sait venter l'anse des cils
Dans un clin d'oiseau à vol de lèvres
Sur le nuage aride genoux à paumes de lisière dans la galanterie des faons

Échassier brigue entre deux ombres

De la lune à l'aube le bain de cœur aux fermes

plantigrades
La migration se fait par dupes à fond de dunes
Gerbe d'étincelles la balustrade monte l'hiver bruni

Pyramide amie des cendres prends en main la tige
Le miroir les rênes du beau charbon bleu
L'habitat du baiser peuplé de cygnes
Ralentit les roues débraise les harpes

L'ancienne literie d'or ploie sous le néant

Des vagues submergeant l'alliance de loyauté

(À qui l'aller et l'écume les désens humides les

destinées assises ?) À l'ombre de champs vicinaux pour rire mitoyens à

rouler carrosse
L'Asie en gorge la mort au détail
Vaticine en menus faits timorée
L'enclume où ma tête la collerette de poix
Bise au large affublée de linges et de limbes

Pourquoi ce cri sans fin sourd
Au sang osant tordre la langue la vision
Décapitant le rang pressé inutile
Brouettée de brouillard pince à brouter ?

Octobre 1950



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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