Nuit de chasse !
Nuit d'épousaille : où voici à moi au déduit.
La vierge antilope ultramontaine.
Sous l'alcôve immense des pics ; sur l'oreiller du haut pays,
Je couche une épouse
Thibétaine.
Je la tiens là comme à l'affût : moi, le premier de ses maris,
Payant le plus honorable prix.
Je l'ai reçue en un marché des mains de sa mère hideuse;
II me faut l'assurer de la gueuse : —
C'est bien.
Tais-toi et n'aie pas peur.
Je ne suis pas diable étranger.
Je t'offre ce qui est dans l'usage
Entre femme et homme bien nés : nous l'appelons fleur d'oranger.
Tiens-toi, et fais-lui donc bon visage.
Cheveux errants, seins émouvants, jupe enfuie au vent mordant
Prise et domptée comme un essaim
Centauresse à deux pieds humains, laisse-toi prendre au rythme ardent
Laisse la déesse gonflée
Frémir en toi et maintenant que le roc tombe ou l'eau s'élève
Flambe toute une ville en chaleur !
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012