Poèmes

Ode Xlviii

par Victor Segalen

Et c'est ainsi,
Thibet nombreux que se rythment et se dénombrent tes apothéoses...

Comme des cloches, tes grands noms battent...
Comme des marques dans le temps...

J'entends les fantômes de
To-Bod,
Haut
Thibet, le mont accessible ; celui vers lequel on se hausse et qui vous porte et vous grandit...

To-Bod, et
Lha-Ssa,
Lha-Ssa, la ville où l'on n'arrivait pas, où
Ton arrive...

I.e nom du lieu et le château, la terre et sa ville maîtresse,

Lhassa, maintenant qui dépassera ? —

Les hommes liges et les bêles, les dieux fourmillants rayonnants, tous les êtres et créatures...

Les
Hommes ont nommé le nom de
Bod.

Et
Lha-Ssa, terre des esprits, — voici le lieu des créatures...
Les hommes nommant, l'Esprit vaguant...

Et bêtes, dieux, et dieux et hommes tous ensemble ont fait ces domaines — ces deux chants d'un seul livre inhumain.
Moines régnant et habitant, voyageurs montant à la peine... —
Tous ont atteint au moins la mort... au moins le linceul dans la neige...


Mais plus lointaine que
Bod et
Ssa, plus hautaine que l'espoir des
Bod-Pa...

Règne la contrée
Thibétaine... —
Celle qu'en marche on n'atteint pas, celle qui...

Poyoul !
Poyoul, objet des monts !
Ainsi se bâtit et hausse un poëme :

Objet —
Maléfice — et renonçant...

To-Bod,
Lha-Ssa et le territoire ineffable

Ainsi se partage le
Poëme.



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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