Moi-même enfin, me voici là, pèlerin lassé vers
Lha-sa
Moi-même avec tout mon désir de connaître
Avec mes mains et des genoux, avec mon cœur faibli d'horreurs et de lacis et d'impostures...
Je viens, dernier et non point d'aventure...
Je t'ai reconnu,
Thibet-roi, — je t'ai dédié en métaphore
Le vin de la plus magique amphore
Moi-même suis là, gravitant, gravissant, escaladant,
Je t'offre,
Thibet, mes pas errants.
Non point au hasard, non point en amour de toi-même,
Mais — seul, du cortège pénétrant...
Non point destiné à ton cœur de glaciers et de beurre et de figures. —
Moi seul en route vers le
Divers.
Vers toi-même haut, — vers le plus étrange et le plus inaccessible...
Vers
Elle que je n'atteindrai pas.
Mes pas envers toi marquent les pas, sur ses flancs inflexibles
Gloire et amour à celle qui n'est pas.
Je pérégrine et suis en quête à travers toi de la conquête
De l'Autre, de l'autre au regard-dieu.
C'est ainsi que symbolisant mon effort et joie de requête
Je puis, décemment, me nommer en ce lieu.
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012