Poèmes

Ode Lviii

par Victor Segalen

L'homme s'est tu, lassé, repu, et s'assoupit au moment sourd :


J'entends une musique inhumaine.
Une rumeur qui se fait chant : vaste bruit dont un hymne sourd :

Thibet ! tu te mugis d'une haleine !
Tout ton pays parle : il suffit que chaque pic jette son nom :

Le gong tonne haut sur
Tchombatch'ong !
C'est ton chaos psalmodié : une assemblée à voix énormes

Il suffit que chaque mont se nomme.
Eclate clair et déferlant le
Tengri-noor à voix mongole

Et cingle le bon cistre chinois
Disant
Ts'ing hai !
Ts'ing hai ! et s'élançant vers ses idoles

Pleuvent les sons à pleine voix !
Dans la tempête monologue un instrument macabre et beau

Jette son seul cri :
Jarakabo !
Et les cyrnbalincs
Shigatzé et
Gyantsé ricanent sans trêve...

Tout un chœur nommant et l'hymne hymnant...
C'est toute la terre en rumeur et toute la cloche

Bod ?
Bod ?
Haut
Tobod !
Pavs sonnant !



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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