Le ciel meurt, vert et rose en l'eau qui le reflète.
Comme une vapeur chaude autour d'un encensoir,
Dans la suavité douloureuse du soir,
Sous les bois dépouillés dort l'ombre violette.
L'Automne saigne à flots d'or rose et, lentement,
De ses fluides mains qu'une langueur décroise,
Effeuille sur l'étang ses joyaux de turquoise.
Voici la nuit d'adieux et le dernier amant.
Une à une, comme des pleurs, les feuilles noires
Sur le lac enflammé tracent de sombres moires;
L'Automne pleure, aux bras du silence pâmé;
L'heure invisible épand la cendre de son urne.
Seul un cygne éclatant dans le soir mi-fermé,
D'un sillage d'argent déchire l'eau nocturne.
Poème publié et mis à jour le: 02 May 2025