La forêt de Juin tressaille sous la nuit.
Des pas furtifs ont ployé l'herbe des allées
Et de confuses voix, sous les grottes voilées,
Disent tout bas des mots au vent jaseur qui fuit.
Le lac, parmi les branches basses, dort et luit,
Coupe de sombre azur aux vagues étoilées,
Et la chanson des eaux, par grandes envolées,
Domine la chanson du feuillage qui bruit.
L'haleine des foins mûrs enivre la nuit douce ;
Un long frémissement berce les nids de mousse
Que l'arbre paternel couve. D'un noir rameau
Part le cri velouté de la hulotte brune
Et, sanglot résumant ces soupirs, le jet d'eau
Tend son beau front qui penche aux baisers de la lune.
Poème publié et mis à jour le: 02 May 2025