Ville au bouclier d'or, favorite des Dieux,
Toi que bâtit la Lyre aux sons mélodieux,
Toi que baigne Dirkè d'une onde inspiratrice,
D'Hèraclès justicier magnanime nourrice,
Thèbes ! - Toi qui contins entre tes murs sacrés
Le Dieu né de la foudre, aux longs cheveux dorés,
Ceint de pampre, Iakkhos, qui, la lèvre rougie,
Danse, le thyrse en main, aux monts de la Phrygie !
Ville illustre, où l'éclair féconda Sémélé,
Un peuple immense en toi murmure amoncelé.
Au lever du soleil, doucement agitée,
Telle chante la Mer, quand Inô-Leucothée,
La fille de Kadmos, Déesse à qui tu plais,
Abandonne en riant son humide palais,
Et déroule à longs plis le voile tutélaire
Qui du sombre Notos fait tomber la colère.
Les Nymphes aux beaux yeux, habitantes des eaux,
Ont couronné leurs fronts d'algues et de roseaux,
Et, s'élançant du sein des grottes de Nérée,
Suivent la belle Inô, compagne vénérée.
Pareilles sur les mers à des cygnes neigeux,
Elles nagent ! Les flots s'apaisent sous leurs jeux,
Et le puissant soupir des ondes maternelles
Monte par intervalle aux voûtes éternelles.
Tel ton peuple murmure et court de toutes parts !
De joyeuses clameurs ébranlent tes remparts ;
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012