«
Vous m'avez confié le petit. —
Il est mort.
Et plus d'un camarade avec, pauvre cher être.
L'équipage... y en a plus.
Il reviendra peut-être
Quelques-uns de nous. —
C'est le sort —
«
Rien n'est beau comme ça —
Matelot — pour un
[homme;
Tout le monde en voudrait à terre —
C'est bien sûr.
Sans le désagrément.
Rien que ça :
Voyez comme
Déjà l'apprentissage est dur.
«
Je pleure en marquant ça, moi, vieux
Frèrs-la-côte.
J'aurais donné ma peau joliment sans façon
Pour vous le renvoyer...
Moi, ce n'est pas ma faute :
Ce mal-là n'a pas de raison.
«
La fièvre est ici comme
Mars en carême.
Au cimetière on va toucher sa ration.
Le zouave a nommé ça —
Parisien quand-même —
Le jardin d'acclimatation.
«
Consolez-vous.
Le monde y crève comme mouches. ...J'ai trouvé dans son sac des souvenirs de cœur :
Un portrait de fille, et deux petites babouches,
Et : marqué —
Cadeau pour ma sœur. •—
«
Il fait dire à maman : qu'il a fait sa prière.
Au père : qu'il serait mieux mort dans un combat.
Deux anges étaient là sur son heure dernière :
Un matelot.
Un vieux soldat. »
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012