Le ventilateur jouant à l’aérateur
Et le ronflement sourd du réfrigérateur
Empêchent le sommeil lourd du célibataire
Qui demande un modérateur.
Il se lève sans plaire à son dos grabataire
Mais il sait passer le balai, l’aspirateur
Sans avoir eu besoin d’un collaborateur
Qu’il aurait pris en vacataire.
Il a été naguère un bon inspirateur
De l’écriture de son ancien locataire
Qui est devenu un reconnu narrateur
Dont le cœur est destinataire.
Et lui-même fut un parfait admirateur
D’un talent égalant ce savant de Voltaire
Mais il reste toujours un fieffé solitaire :
De lui il est l’adorateur.
D’une faible retraite il est allocataire
Et s’est acheté le dernier ordinateur
Avec lequel il est devenu prestataire
De services chez un notaire.
Il a besoin de l’air de son ventilateur
Et de la bière dans son réfrigérateur
Sauf la nuit où l’esprit reste un protestataire
Du bruit qui ne veut pas se taire.