Poèmes

Les Musiciens

par Pierre Reverdy

Pierre Reverdy

L'ombre et la rue dans le coin où il se passe quelque chose.
Les têtes attroupées écoutent ou regardent.
L'œil passe du trottoir à l'instrument qui joue, qui roule, à la voiture qui traverse la nuit.
Les lames du bec de gaz tranchent la foule et séparent les mains qui se tendent, tous les regards qui pendent et les bruits au hasard.
Le peuple est là et tous à la même heure, au carrefour.
Les voix qui se dispersent mènent le mouvement sur la corde qui grince et meurt à tous moments.
Puis le signe du ciel, le geste qui ramasse et tout disparaît dans le pan de l'habit, du mur qui se dérobe.
Tout glisse et le brouillard enroule les passants, disperse les échos, cache l'homme, le groupe et l'instrument.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top