Pour Fred qui dans ses cours ne voit plus de visage
La fac est une immense forêt de portables.
Cultivé sur le net
À coups d'engrais publicitaires
Un champ de jeunes gens
Pousse dru et superbe
Pas de mauvaises herbes
Fini ni dieu ni maitre
Sur le rivage du temps
Ils grandissent bien propres
Un soleil bleu écran
Éclaire leur visage
Nul pirate du net
Nul hacker cathodique
Poussés par le courant
Anonymes à souhait
Ils vaguent vers Google
Trop sages gouttelettes
Que nulle mer ne déchaîne
Dans le flot calme et sûr
Mon poème se noie
Criant viva la muerte
Et personne ne le lit
Personne ne tend son clic
Et c'est ainsi qu'il claque
Dans les champs magnétiques
Ces sirènes modernes
Loin de ceux de Soupault
Loin de ceux de Breton
2017-10