Poèmes

Les Anéantissements

par Dominique Pagnier

Quand il a fait trop chaud et qu'entre les maisons s'entend la vie plus simple (les bruits d'outils qu'on range, la parole parcimonieuse des mères), ceux qui se sont aimés dans la
chambre n'ont plus de corps.

Seuls leurs gestes restent dans l'imitation qu'en fait la machinerie d'une génératrice tout au fond de l'usine.

Mais ce que dit la voix dans la nuée !

Qu'il ne faut plus cette boucherie d'amour.

Qu'il ne faut plus ces femmes mansuettes derrière les gares ni leur souci de perpétuer l'être pour l'occupation des penseurs.

Qu'il ne faut plus ces aperçus de seins et de fesses et de flancs qui tressaillent.

Et la voix fait trembler l'atmosphère au-dessus des villes sans qu'on l'entende.

Dans le rouge des étoiles, juste leur éloignement toujours plus rapide de l'origine comme elles fuient la main instituant la Création.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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