Le plus grand prix qu'on puisse aux vertus rendre
Est d'honneur vray, lequel va nourrissant
Chaque vertu dedans le cœur naissant
Comme l'humeur nourrist la plante tendre.
Et peut bien tant l'honneur sa force estendre
Qu'estant preste à l'homme croupissant
En ses péchez, le va convertissant,
Et l'honneur feint le vray honneur engendre.
Quand d'un los feint le vicieux on paye
On met souvent de l'huile dans la playe,
Si l'homme n'est du tout désespéré :
Et quand encor par vile nonchalance
Il ne mettroit son vice en oubliance,
Le los revient dont il est aspiré.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012