Poèmes

Le Mystérieux

par Dominique Pagnier

Souvent dans le haut de l'été demeure un soir plus long. Le merle palpite au cœur sombre du buis et les blés à faucher sentent l'extase.

Un homme passe alors et s'arrête à la grille de chaque maison, demandant aux enfants, qui tardent là, le prénom de leur mère, s'il leur paraît qu'elle cache
souvent l'oblation mensuelle de son sang à la déesse étrangère et quelle sorte de propreté elle impose à leurs gestes nocturnes.

Quand sont rapportées ces questions à Mère qui plie du linge, la voici qui s'émeut et se met à courir sur les pas de celui qui s'en va. Mais elle perd sa pantoufle et
reste là et dit que c'était encore ce mystérieux Allemand.

Le père, lui, revient tard, les joues rougies de vin, et, quand il la prend dans la chambre, il ignore que tous deux composent une espèce de centaure hennissant qui très vite se
navre et se partage sous le passage tranchant d'une étoile.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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