Poèmes

Le Fil de la Joie

par Jacques Ancet

Le voyage des corps est silencieux.

On dirait des oiseaux sans un bruit

qui glissent sur la vitre.
Une main

les accompagne parfois, un geste.

La peau est bleue.

Le temps s'est arrêté.
Le cœur bat:

il remplit la chambre.
Le souffle

cherche le souffle, les visages

sont au bord de l'oubli.

Retiens-moi, dit la voix, garde-moi

dans ta soif, deviens l'instant qui brûle,

le vide qui me commence.

Fais tomber les images.

Elle parle.
On n'entend pas.

Les corps n'ont plus de bouche.

Ils flottent, mais il n'y a pas d'eau.

De l'air, peut-être, une lueur

sur la vitre.
On ne voit pas.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top