C'est parce que je suis humain,
Que je dois faire ce pari inhumain
Qui au Nigeria ne laisse pas le temps,
À ma naissance de voir le beau printemps.
La corde qui lie le nombril,
À la chair fébrile,
Est tranchée par le peuple malien,
Sous l'avide envie du royaume azawadien.
Et lorsque l'église est en faille contre la mosquée,
On est encore soumis à l'arrachement du piquet,
Qu'avait planté le père de l'ancien Zaïre,
Mais aujourd'hui son peuple entraîné dans une ire.
Et même la terre des éléphants,
S'est divisée sous le regard hideux des enfants,
Du vieux qui pensait dissoudre la discorde,
Entre le nord et le sud par un anémocorde.
Je croyais que la guerre de trente ans est finie,
Mais les preux de la Centrafrique périssent encore,
Sous le joug des satyres restés impunis,
Et couverts par une cohorte de madrépore.
Que de sulfure porté au fer,
Au Darfour en sang,
Et qui à présent laisse le Sud sous la mer,
Et le Nord emporté par le relent.
On croyait que quelque part dans le désert là-bas,
Le Bon maitre voulait s'éterniser au trône,
Alors que son peuple se mut à merveille en bas,
Mais fut abattu par la vieille couronne.
Que de villages incendiés,
Que de hameaux dévastés,
Et toute ma petite terre asphyxiée,
Tandis que l'espoir effrité.
Mamadou NABOMBO, Une Seconde Chance, Éditions Edilivre, Paris, Juillet 2015, Page 48-49.
Au sujet de Mamadou NABOMBO
A Propos
Jeune sociologue de formation, écrivain, préfacier, enseignant de sociologie au lycée privé et militant panafricain, Mamadou NABOMBO est né le 19 Décembre 1990 à Mopti (Mali).
Il fit ses études primaires à l'École Primaire Publique de Badasso, un petit village situé à une centaine de kilomètres de Bouaké. Il y obtint son CEPE et fut orienté au Collège Moderne Bad Tiéningboué dans le département de Mankono. Ainsi, trois ans plutard déclenche la guerre politico-militaire et il fut obligé de mettre un terme momentané à ses études et d'ailleurs c'est en ce moment précis que les zones qualifiées de zones "rebelles" (Zones centre-nord-ouest) n'avaient plus accès à l'école. Les élèves de ces zones ont dû alors prendre un retard scolaire car presque toutes les classes étaient pillées et la vie des professeurs était menacée. Quelques années plutard, certains spécialistes de l'école ivoirienne (Proviseurs, censeurs, éducateurs, professeurs...) se sont réunis pour tenter de trouver une solution immédiate afin que les classes reprennent pour le bien-être de tous.
Ainsi donc, après certaines concertations de longue haleine, quelques établissements des grandes villes reprennent à petit feu leur fonctionnement. Mais cette fois-ci, il fut obligé de quitter Tiéningboué pour Bouaké afin de pouvoir poursuivre ses études. C'est ainsi qu'il va s'inscrire au Lycée Moderne 2 de Bouaké et décroche son BEPC (DEF) la même année. Un autre diplôme lui a été décerné pour ses mérites bien avant celui du BEPC.
Orienté en Seconde A, Mamadou qui voit tous ses amis orientés en Seconde C (10ème Année) permute alors de classe pour être toujours avec eux. Après donc la classe de Première (11ème Année), il fut conseillé par sa mère qui souhaita le voir poursuivre ses études au bercail. N'ayant donc pas le choix de s'opposer aux recommandations de celle-ci, il fut alors inscrit au Lycée Moderne de Mopti, dans sa ville natale. C'est en Juin 2010 qu'il décrocha le BACCALAUREAT Malien en série Langue et Littérature avec brio et sous l’admiration de ses professeurs. Orienté depuis lors à l'Université de Bamako plus précisément à la Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako, il en sort avec une Maitrise en Sociologie avec mention Bien en 2015.
Il occupa le poste d'agent commercial au sein de NSIA Mali et dispensa les cours à domicile pendant six (6) ans.
Poète engagé de la nouvelle génération, grâce à la l'engagement de ses contemporains qui ont consacré leur vie à l'écriture dans le seul soucis de donner une nouvelle image à l'Afrique. Cependant, son ouvrage dans lequel il fustige la manière dont les nouveaux dirigeants gouvernent le peuple africain en est la preuve concrète. En plus du caractère dénonciateur dans cet ouvrage, il ne tarde guère à inviter ces mêmes autorités à plus d'actions pacifiques auprès des dirigés.
Il a préfacé l'ouvrage poétique intitulé Le Cycle d'une vie de Karamoko Keïta qui est tout aussi un jeune écrivain malien.
Co-auteur de plusieurs ouvrages dont Nous sommes tous africains paru aux Éditions de La Fleuvitude et L'Afrique racontée par ses enfants, en cours d'édition.
Fervent militant au sein d'un jeune mouvement panafricain denommé Union des Jeunes Panafricains d'où il sort en tant qu'ambassadeur dudit mouvement en Zone Ouest Africaine. L'Union des Jeunes Panafricains est le résultat d'un échange fructueux entre jeunes de divers horizons. Cependant, les membres fondateurs fondateurs sont toujours en œuvre en ce qui concerne l'élaboration du statut et réglement intérieur du jeune mouvement.
Ambitieux et engagé, il appelle la jeunesse africaine en général et malienne en particulier à la lecture et à s’engager dans la lutte émancipatrice pour le développement du continent africain. Enfin, avec ses contemporains, il finit par dire que ‘’Le changement ne viendra pas vers nous tant que nous ne faisons pas le premier pas décisif vers celui-ci. Ayons donc la ferme volonté de courir vers ce dernier pour qu’il s’accole durement à nos talons’’.
Poème publié et mis à jour le: 19 August 2018