Je m’avance et j’entre dans une forêt dense
Aux frênes éloignés d’un racé marronnier
Et l’ormeau si beau qu’un lierre a fait prisonnier
Enlace un grand chêne en s’accordant une danse.
L’airelle exhalant sa violette liqueur
Invite le roncier à exhiber ses mûres
Pendant que s’entendent glousser sous les murmures
Les eaux du ruisseau clair qui gambadent en chœur.
Le merle, le pinson, les mignonnes mésanges
Sifflent d’un air joyeux à la cime des pins
Et en fermant les yeux mon esprit me dépeint
Ce que j’ai demandé dans la nuit à mes anges.