Mon cœur est enterré sous ce grand noisetier.
— C’était un soir d’hiver ; il gelait sur la plaine.
Ma chérie, au retour d’une course lointaine,
Se frayait dans la neige un douloureux sentier.
Le sommeil la prit là. Succombant à la peine,
Elle croisa ses mains sur son cœur, pour prier.
On la trouva couchée au pied du cendrier ;
Mais la mort avait bu, d’un trait, sa douce haleine.
Le printemps est venu. L’arbre a son habit vert ;
Une fauvette a fait son nid sous le couvert,
Et, juste où fut le corps, s’élève une ancolie.
Je voudrais la cueillir ; mais je n’ose, j’ai peur
Que l’âme de l’enfant, palpitante en la fleur,
De nouveau ne s’exhale avec mélancolie.
Poème publié et mis à jour le: 16 December 2022