J’aperçois le moineau venir
Jusqu’à mon seuil piquer la graine ;
La bise noire se déchaîne ;
La neige aux branches va tenir.
Un jour d’été, — quel souvenir ! —
Nous traversions tous deux la plaine,
Arrachant des fleurs à main pleine ;
Tu boudais ; et, pour te punir,
Je semai sur ta tête aimée
Toute une gerbe parfumée.
Il faisait si chaud, — souviens-toi ! —
Que, dans cette pluie étoilée,
Une fleurette d’aimez-moi
Sur ton front demeura collée.
Poème publié et mis à jour le: 16 December 2022