Tu penses donc que je fais fausse route ?
Enlève de moi ce que j’ai de doute ;
Tu sais bien que tu peux tout décider
Sans avoir crainte de m’intimider.
Tu lèves les yeux, fronces les sourcils
Et tu agites la pointe des cils.
Dis-moi oui ou non, dis-moi ta pensée
Que j’accepterai, même influencée.
Ne complique pas une noble cause
Facile à comprendre, écoute, je cause :
Le bonheur est là juste devant nous,
Il ne reste qu’à lever les genoux.
La route est longue et pierreuse et étroite
Montant, descendant, pas souvent très droite
Prête à secouer l’enfant dans ton sein
Qui t’élargit les courbes du bassin.
Crois-tu que l’on doit prendre ce chemin ?
Tu as compris, tu me donnes la main ;
Partons maintenant pour le grand voyage
Où nous saluera chaque paysage
A l’attrait sauvage et doux et primaire
Comme l’est ton cœur innocent de mère
Qui me comblera, père bienheureux
Et mari aux yeux toujours amoureux.