La lumière a été aspirée par la gueule
Ouverte des ténèbres ;
La clarté à jamais a rebroussé chemin
Et ne fêtera plus un nouveau lendemain.
Aveuglée par la nuit et seule
L’âme entonne un chant d’oraisons funèbres
Au côté de la mort
Installée dans des yeux et déjà dans un ventre
Où elle se plaît mieux que dans le béant antre
Evité par la vie mais qui se sent si fort
Que sa gueule ouverte lui piège la lumière
Abandonnant son clair laissé sur le chemin
Qui ne fêtera plus un nouveau lendemain
A moins d’une prière
Récitée par l’esprit que seul un mur entend
Ô pauvre mur suintant sueurs et pleurs d’antan.
La gueule des ténèbres
par Jean-Michel Bollet