Les dieux me faisaient naître, et l'on s'informa d'eux
Quelle sorte de fruit accroîtrait la famille,
Jupiter dit un fils, et
Vénus une fille,
Mercure ' l'un et l'autre, et je fus tous les deux.
On leur demande encor quel serait mon trépas :
Saturne d'un lacet,
Mars d'un fer me menace,
Diane d'une eau trouble, et l'on ne croyait pas
Qu'un divers pronostic marquât même disgrâce.
Je suis tombé d'un saule à côté d'un étang,
Mon poignard dégainé m'a traversé le flanc,
J'ai le pied pris dans l'arbre, et la tête dans l'onde.
Ô sort dont mon esprit est encore effrayé!
Un poignard, une branche, une eau noire et
profonde
M'ont en un même temps meurtri, pendu, noyé.
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012