Vous qui vivez, ah ! dites-moi comment un bras vivant se lève pour illuminer tant d'ombre, vous qui vivez, croyez-vous à ma mort ? et que je passe à travers les murs comme un
homme basculant tombe d'une fenêtre dans l'air fuyant?
Ce nègre, il est éternel,
que je vis en basculant
par la fenêtre d'ombre,
il pourrissait dans la poussière,
ô mon ami, corps de cuir creux,
tu poussais à toi seul une locomotive
depuis des siècles,
le long des siècles qui s'enroulent
et se déroulent et se mordent la queue,
tu recommenceras toujours.
Vous qui vivez, lorsque vos doigts touchent vos fronts,
ils ne s'y enfoncent pas,
savez-vous que l'eau qui coule
est plus impuissante qu'un paralytique,
savez-vous que je suis plus fluide que l'eau?
J'essaie d'avoir l'air de quelqu'un
parmi vous qui vivez,
c'est seulement une politesse
pour rire un peu.
Entre nous, c'est fini, n'est-ce pas?
ni seul ni plusieurs,
ma barbe continue à pousser,
c'est le seul bruit que l'on entend.
Qui l'entend?
Vous ou moi?
Perdre la mémoire, marcher sur la tête, devient d'une facilité dérisoire, bonjour, bonsoir, les amis, il n'est plus, il n'est plus, bonsoir, bonjour, c'est fini.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012