Traversant le désert, il craignait les scorpions,
Guère un fier dromadaire
Qui lui transmit quelques dizaines de morpions
Par prise hebdomadaire.
Devant l’oasis vert, de rage, il se trempait
Dans l’eau tiède et grisâtre
Quand il aperçut qu’un crocodile rampait
Sur son ventre jaunâtre.
Mais en regardant bien, c’était un batracien
Ou alors un reptile
Croisé avec un chien, venant d’un monde ancien
Hostile et infertile
Qui venait s’abreuver dans ce havre de paix
Où l’eau saumâtre et grise
Assure la survie ; le marcheur se crispait
Et déclenchait sa crise.
L’animal avançait et notre homme craignait
Une lutte inégale ;
Son ventre l’irritait mais la bête régnait
De manière légale
Sur un territoire où le sable et le scorpion
Le palmier, la hyène
Le dromadaire et le – quel chameau – le morpion
Sont d’une époque ancienne
Qu’ignore l’inconnu qui reçut du bossu
Des démangeaisons vives
Après avoir passé l’oblong méat cossu
Gardé par des convives
Qui sont restés sur lui accrochés au pubis
Garni de chevelure
Rousse-fauve approchant la rougeur d’un rubis
Donnant fièvre et brûlure.