Beau
Monstre de
Nature, il est vrai, ton visage
Est noir au dernier point, mais beau parfaitement :
Et
I'Ebène poli qui te sert d'ornement
Sur le plus blanc ivoire emporte l'avantage.
O merveille divine, inconnue à notre âge !
Qu'un objet ténébreux luise si clairement ;
Et qu'un charbon éteint, brûle plus vivement
Que ceux qui de la flamme entretiennent l'usage !
Entre ces noires mains je mets ma liberté ;
Moi qui fus invincible à toute autre
Beauté,
Une
Maure m'embrasse, une
Esclave me dompte.
Mais cache-toi
Soleil, toi qui viens de ces lieux
D'où cet
Astre est venu, qui porte pour ta honte
La nuit sur son visage, et le jour dans ses yeux.
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012