Poèmes

Khadija

par Jean-Michel Bollet

Je le vois respirer le nez droit de la belle
Et gonflent ses poumons.
C’est une mauresque, une élégante arabe, elle
Attire les démons.
Sa chevelure noire encadre un beau visage
Que le soleil a teint ;
Ses traits doux et fins sont dus à un métissage
Provenant d’un Latin ;
Il la respire au front, au menton, à la joue
Et s’écarte un instant ;
Khadija s’en étonne et se rapproche et joue
Avec son cou tentant.
Les larges paumes de ses mains couvrent son torse ;
Ses ongles sont si longs
Qu’ils pourraient s’enfoncer sous la légère écorce
De son front doré-blond.
L’index et le majeur serrent avec le pouce
Le poignet d’Adrien
Qui d’un geste anodin, d’un bras ferme la pousse
Sans avoir l’air de rien
Contre un tas de sable en forme oblongue de dune
A la douceur d’un lit
Et les voici qui se pourlèchent sous la lune
Témoin de ce délit
Qui ne dit rien car cette « planète » est muette
Un peu moins qu’Adrien
Susurrant : « Khadija, « tiens, j’atteins ta luette :
Je ne suis qu’un vaurien ! »

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