JUSQU'AU SOLEIL MARIANT RUMEURS ET COULEURS
L'aube habille le ciel de Paris
Avec un velours royal
Sur lequel
Les arbres neufs posent
Des filets tachetés par
Des nids de
Réverbères
Les murs forment citadelle d'ombre
Au prurit des mouches blanches
Qui flambent ça et là
Le silence en bas
La ville s'aiguise un peu à ce feu …
Alors les réverbères se cachent
Entre chien et loup …
Les voilà contraints
A disparaître
Lentement la nuit s'incline
De l'autre côté de
L'horizon d'où
Le phosphore
Affranchit
La lumière qui monte
Ici – on s'éclaire de langues
Internationales qui délient
Notre vie de tout
Sommeil
Face aux murs qui prennent formes distinctes
Semble s'altérer le ciel en pâlissant
Au-dessus de leurs toits
Quelques mouettes s'agitent dans
Le ciel sans tâches et …
Des pigeons baroudent
De trottoir en
Trottoir
Quelques passants s'égayent de rue en rue …
L'aurore – de ses pieds platinés -
Pousse à se dresser des
Traînées de nuées argentées
Qu'impactent des avions
Ainsi se draine le jour
Qui vient
Mais le soleil dort encore
Derrière la Marianne et
Entre les couronnes
Lointaines de
Trapus marronniers
Autour de la corbeille verte de la place
Afflue la mécanique fauve
Des automobiles
Toutes les couleurs de l'éveil
Animent déjà la ville …
Mais le soleil paresseux
S'aiguise encore
Un peu
Avec les doigts de fée de l'azur
Comme embrumé …
Mais ses yeux étincelants
Sous l'horizon
Font vibrer
Les oreilles de la ville
Qui s'enfauve
Les passants en tous sens
Semblent danser dans
Leurs différences …
Seraient-ils
Empêchés de les
Faire vibrer
D'une même lumière ?
Le temps se met à courir -
Rattrapé par la tête
Royale de l'astre
Des jours !
Il rit de tout son éclat
Au son d'une sirène
Retentissante !
Et...Tout le soleil est là -
Inondant ciel – murs – macadam
Et quelques lèvres des rues
Qui chuchotent de voir
La Marianne
Embellie d'argent
Par cette tête d'or aveuglante
Et la ville a perdu
Toute sa blèmitude silencieuse
Pour rugir brillante ici
De toutes ses rumeurs
Matinales
Hommes et femmes oublient
Leurs couleurs dans
Ce nouveau théâtre
Où s'est accélérée
La marche du
Jour et …
La vitesse les entraîne
Comme elle
M'entraîne à
Oublier le
Soleil pavoisé dans l'azur !