Poèmes

Journal de L'Air

par Jacques Ancet

5.

La clarté entre par la fenêtre

on voit les choses comme arrêtées

dans leur évidence livre ouvert

table fauteuil on voudrait sauver

cette limpidité on regarde

mais le regard ne peut pas suffire

ni la volonté ni le savoir

l'écoute peut-être ou le passage

d'un souffle à peine comme l'oubli

6.

On touche on cherche y a-t-il jamais

eu autre chose que ce suspens

comme entre deux et quatre la rue

l'été c'était l'enfance le jaune

de la maison d'en face on répète

les mêmes mots les mêmes images

comme s'ils gardaient un peu de corps

et qu'on était resté là toujours

le front contre le froid de la vitre

7.

Ce qu'il y a on n'en sait rien

un soleil sans doute sur le point de

disparaître l'éblouissement

avant la nuit de ce qui se perd

toujours ou au contraire

l'éclat de ce qui vient la neige au matin

un silence plein de cris d'enfants

qu'on ne voit pas mais qu'on sent tout près

là comme un souffle entre deux instants

10.

Mais demain a le même visage

un ciel peut-être un peu différent

pas assez pourtant pour qu'on comprenne

ce qu'on voudrait dire se retire

ce qui vient c'est toujours autre chose

tu ne t'y reconnais pas tu entres

dans ce qui au fond de la voix n'a

pas de voix tu restes là sans mots

comme la lumière sur les mains.

******

On est là, en équilibre.

La lumière est traversée

d’ombres brèves.
On reste encore

pour l’espace, pour les branches,

pour l’ombre bleue, pour le merle,

pour les visages un instant

dans le jour sans nom.
Pour ce

qui ne revient pas.
On reste

encore pour ce qui vient.



Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017

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