Poèmes

Dix-Neuf Heures

par Jacques Ancet

On ne cherche plus, on est

là, on écoute le vent,

son bruit de mer dans les feuilles

ou dans l'enfance.
Le corps

va rentrer dans la douceur

de ce qui trouve un nom.

Entre le jour, son envers

il y a comme une fissure,

aux vitres comme des flammes

qui ne brûlent plus.
Les mains

reviennent vers les objets,

les visages vers leur image.

Le souffle de l'éphémère

à sept heures tisse les

ombres, les détisse.
Un peu

de cendre se mêle au bleu,

au présent un peu d'oubli.

Le soir ressemble à de l'eau :

on l'attend, on ne le voit pas

****

Tu me dis dans l'amour c'est toujours l'enfance

ta main m'arrive de très loin quelle peau

quelle main cherche-t-elle quelle impossible

conjonction dans la mienne qui s'est tendue

...

le désir du rien un voyage d'oubli

comme lorsque ton corps traverse le mien

je dis tu me brûles mais je pourrais dire

tu es une montagne de déchirure

...

je ne sais pas ce que veut dire le corps

c'est une force parfois qui nous soulève

comme elle est sans nom je dis c'est le désir.

...

je me demande encore ce qu'est l'amour

cette folie de faire tourner le monde

autour d'un même centre rose et mortel

je sais qu'il n'est pas de réponse je sais

que c'est se vouer à la perte et aux larmes

mais malgré tout j'ouvre les bras je dis oui.

"
La brûlure " (Lettres
Vives 2002)



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top