On ne cherche plus, on est
là, on écoute le vent,
son bruit de mer dans les feuilles
ou dans l'enfance.
Le corps
va rentrer dans la douceur
de ce qui trouve un nom.
Entre le jour, son envers
il y a comme une fissure,
aux vitres comme des flammes
qui ne brûlent plus.
Les mains
reviennent vers les objets,
les visages vers leur image.
Le souffle de l'éphémère
à sept heures tisse les
ombres, les détisse.
Un peu
de cendre se mêle au bleu,
au présent un peu d'oubli.
Le soir ressemble à de l'eau :
on l'attend, on ne le voit pas
****
Tu me dis dans l'amour c'est toujours l'enfance
ta main m'arrive de très loin quelle peau
quelle main cherche-t-elle quelle impossible
conjonction dans la mienne qui s'est tendue
...
le désir du rien un voyage d'oubli
comme lorsque ton corps traverse le mien
je dis tu me brûles mais je pourrais dire
tu es une montagne de déchirure
...
je ne sais pas ce que veut dire le corps
c'est une force parfois qui nous soulève
comme elle est sans nom je dis c'est le désir.
...
je me demande encore ce qu'est l'amour
cette folie de faire tourner le monde
autour d'un même centre rose et mortel
je sais qu'il n'est pas de réponse je sais
que c'est se vouer à la perte et aux larmes
mais malgré tout j'ouvre les bras je dis oui.
"
La brûlure " (Lettres
Vives 2002)
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012